Construire du temps

Plutôt que de considérer le temps comme une dimension de l’expérience, considérons que c’est l’expérience qui fabrique son propre temps (instant, moment, projet, voyage, repas, action d’un verbe d’état). Pour fabriquer ces expériences, nous y intégrons des images, des souvenirs, des pensées, des parcours, des plans, … À savoir qu’un souvenir n’est qu’une projection au présent d’une idée que l’on a du passé et qu’un plan est une projection au présent d’une idée que l’on a du futur. Ainsi, l’expérience est la « résolution » d’un ensemble d’état ou plutôt de pensées au présent. Au plus-que-présent, cette expérience est construite consciemment – créant un présent augmenté. Une illustration avec le projet Communément, dans une vision unidirectionnelle du temps, le projet est une Lire plus …

Saint-Pétersbourg – la Puissante

Saint-Pétersbourg est puissante ; la noirceur et la force de la Neva ; les palais gigantesques, les sombres canaux, les églises luminescentes et les grandes artères. Le ciel glorieux et le soleil de minuit magnifient la cité russe. Deux champs d’expérience du plus-que-présent : le vertige (attirance et répulsion du fleuve, nuits blanches, complexité russe) et la stabilité (rigueur et précision, solidité des édifices et des traditions). On retrouve à Saint-Petersburg les verbes du plus-que-présent : Conservation : solidité des constructions et des traditions Anticipation : toujours sur le fil, tout peut basculer dans un univers sans contraintes, les saisons ont chacune leur exceptions Engagement : le regard, la marche, la gastronomie, les églises inspirantes, la complexité russe Lâcher-prise : Lire plus …

L’Arpège – Le printemps des jardins

Le menu du jardin. Champagne « Rouge et Blanc », 3 pépites qui explosent et restent longtemps en bouche. C’est le portail du jardin, on voit au loin les différents espaces qui vont s’ouvrir à nous : sous terre avec la betterave, sur terre avec le concombre et sur pied avec les fraises et le céleri. Alain Passard passe nous voir et nous conter la vie de jardinier chez qui l’atmosphère et les nuages influencent directement cette table. Je réalise là encore, que ce que nous gouttons était cette nuit bien accrochée à la terre : espace et temps. Transparence des jardins au parfum de fleurs de sureau sauvage / carpaccio Le soleil n’est pas encore levé, la fraiche rosée diffuse la Lire plus …

Madrid – la Capitale

Madrid est grande, imposante ; tout y semble politisé, incarner une opinion, un principe d’organisation sociale, des droits, des combats, des intrigues, des guerres, … De grandes artères et de petites rues, de grands monuments nationaux et des cinémas de quartiers, de grandes places et des placettes, … Entre grande institution et vestibules, en grands récits et conciliabules. Deux champs d’expériences du plus-que-présent à Madrid : Parcourir le temps à pied (marcher, goûter, voir, sentir) & vivre les interstices du dualisme Espagnol (se projeter, lâcher-prise et engagement dual) Le musée du Prado : l’accumulation ostentatoire de trésors de conquêtes lointaines, de mariages habiles – glorifiant l’Espagne. L’expérience de l’art au service de la puissance politique. Marcher dans la Cité en Lire plus …

Pertinence

Rue de l’exposition, à côté de nombreuses belles adresses : Pottoka, Philippe Excoffier, le violon d’Ingres… Pertinence ou l’expérience d’une étincelle de printemps au cœur de l’hiver. Pour commencer des moules, coques et couteaux à l’étuvée parfumés au gingembre. Une petite forêt d’herbe et de fleurs que l’on inonde de son jus la transformant en mangrove. Subtile mélange de fraîcheur et de minéralité. [Vin de Savoie – Château de Mérande ; clair et ouvert]. Non sans rappeler le délicieux ballotin de chez Antoine – où les chefs se sont d’ailleurs rencontrés. Puis un risotto d’épeautre avec un jambon ibérique de 45 mois servi au milieu d’une assiette de céramique chaude. Le retour de promenade au pays basque, le feu de Lire plus …

Le cinéma

Le cinéma est une expérience du plus-que-présent. On peut être spectateur et vivre le film au présent ou alors acteur et vivre le film au plus-que-présent. Pour cela : Se laisser s’attacher aux différents acteurs du film ; sans filtre sur la qualité de leur jeu. On y est quand on se prend d’amitié pour un personnage du film. Se laisser captiver par l’histoire comme si elle était essentielle pour soi ; sans filtre sur la cohérence du déroulé. On y est quand on pleure ou rit d’une situation. Se laisser ressentir le décor comme si c’était un rêve ; sans filtre sur la pertinence. On y est quand on aimerait y être. Se laisser, … « Se laisser » est un Lire plus …

Dubaï – capitale du nouveau monde

Le nouveau monde a bâtit ici sa capitale. Un article qui a mis du temps à mûrir… Comment un lieu désertique, salé et brûlant peut-il devenir le plus grand espace marchand du monde ? Ici, les hommes ont construits, de toute pièce, la capitale du nouveau monde, ce monde marchand mondial. La plus grande tour du monde pour le plus grand centre commercial du monde, avec un aquarium, des fontaines, une patinoire… Les marchandises transportent en elles le présent de leur concepteur. Les marchands en tant que médiateurs de marchandises sont des passeurs de présent. L’espace marchand Dubaï est l’espace mondial du commerce mondial. Tout est fait ici pour nous transporter dans ce monde des grandes marques, celles que tous Lire plus …

Megazoom

Une nouvelle expérience du temps et de l’espace. Comment voir loin, très loin, sans y être, une longue vue à distance. Ces scènes figent le temps sans pour autant embrasser l’espace : étrange expérience de parcourir un moment. Shangaï  Chamonix  Je m’étais déjà perdu dans google earth il y a treize ans (power play : pp2 : )les rêves de survol [google earth]) et avait éprouvé la distance à proximité. Il y a d’ailleurs eu en 2011, une chasse au trésor sur googleearth, un moment là encore plus-que-présent où tous se retrouvent dans un même espace sans y être.

On Air – Tomás Saraceno

Cette exposition au Palais de Tokyo est une expérience du plus-que-présent où le temps et l’espace sont mis en scène avec poésie et engagement, à travers les tissages des araignées et la légèreté des ballons d’air. L’espace est tissé par les araignées. Ces liens fins qui relient les points de l’espace dessinent des architectures fines et robustes et une impression de fragilité semble animer les spectateurs. A d’autres endroits, l’artiste tisse lui même des fils dans des espaces où l’on peut se glisser. L’espace devient ludique, apprivoisé. > Les fils qui tissent l’espace sont infiniment plus petit que l’espace qu’ils délimitent. Observer le vide et s’y déplacer plutôt que de suivre les fils est une expérience du plus-que-présent. L’espace est Lire plus …

Le dîner de Noël

Depuis 4 ans, nous tirons au sort début décembre la répartition des plats de Noël. Ensuite chacun se prépare, cherche des recettes, fait des essais, se met la pression de Noël. Puis le 24, chaque groupe passe en cuisine. Venir avec ses préparations, faire les plats minutes, réchauffer les sauces et dresser les assiettes. Cette année ce fut particulièrement réussi. Apéritif : foie gras et champagne Mouzon-Leroux, jus d’ibiscus fait maison. L’étincelle du repas. Ca croustille, ça fond et les bulles pétillent – les verres cliquettent. Entrée terre – ballade en sous bois : cèpes, noix, noisette, mâche et grany-smith avec un Saint-Joseph. Les pieds s’enfoncent doucement dans le sentier humide et craquent des brindilles, là-bas la fraîcheur de la Lire plus …