Le désert de Liwa

L’expérience du désert est une expérience plus-que-présent. C’est probablement le dénuement extérieur qui emplit notre être intérieur et nous élève. Anticipation : chaque pas est une anticipation du suivant Conservation : chaque pas est une conservation du précédent Lâcher-prise : écouter le silence du vent, se figurer la vie, se laisser couler avec le sable Engagement : avancer, marcher, …    

Abu Dhabi – les architectes

Dans le désert et dans la mangrove, les architectes se dépassent ici pour créer des endroits uniques. Lorsque l’ensemble des forces du plus-que-présent sont inscrites dans leurs constructions (anticipation, conservation, lâcher-prise et engagement), ils deviennent créateurs d’expériences du plus-que-présent. Comme si habiter dans le désert et dans les marais impliquait ce présent augmenté. Et deux grandes constructions emblématiques : la mosquée et le Louvre d’Abu Dhabi.

Abu Dhabi – la grande Mosquée

Le monde entier a été mis à contribution pour bâtir cet édifice. Beaucoup de poésie, de symétrie et de pureté. La prière est un moment plus-que-présent par définition : être prêt à soit, s’élever, … Que les plus beaux édifices lui soient consacrés est une preuve de plus que ce qu’attendent les hommes c’est ce moment plus-que-présent.

Dubai – la ville

Le temps et l’espace sont pressés ici. Les hommes construisent des espaces avec une grande voracité – ils seront bien habités un jour. Même le vieux Dubai est neuf et tous les trésors sont dans les soukhs : or et épice. L’expérience de Dubai (Dubai Expérience comme ils disent ici) c’est le plus-que-présent à grande échelle. Conservation : la force de l’histoire Anticipation : en permanence, on prépare avec délectation l’avenir Lâcher-prise : pour la goûter, il faut tout lâcher – cette ville n’attend pas Engagement : chaque espace est marchand, suscitant un engagement permanent.

Les fiords omanais

Dans ces terres désolées, à deux pas d’un grand passage maritime (le détroit d’Ormuz), les fiords fractals dilatent le temps et l’espace.   Ici, se baigner est un verbe d’état du plus que présent et la côte fractale dilate le temps et l’espace.

Emirates – Business Class

Quelle chance d’avoir été surclassé pour vivre cette expérience plus-que-présent ultime. Le temps et l’espace se conjuguent intimement. Maintenant, un verre de vin blanc, un bout de ronce de noyer et le film Jurassic World (que j’ai vu là-haut) vont sublimer mon présent à chaque fois que je les rencontrerais.

L’orangerie

Au cœur du triangle d’or, au milieu du Georges V, l’Orangerie – 20 couverts entre la cour intérieure et les salons feutrés. Une mise en scène haute couture aux couleurs de pierres précieuses : betterave rutilante, filet de riz ciselé, huîtres fluorescentes, glacis de lièvre, … Assemblages modernes (potiron et gelée de passion, rouget Amaretto, aubergine et menthe) ou traditionnels d’automne (lièvre royal et châtaigne, anguille fumée, figues confites). Des entremets chatoyants (citron concombre, pain de truffe) et des vins appropriés. Nous avons fabriqué un souvenir ici avec mes parents en ce doux dimanche d’Automne en vivant chaque moment comme un bonbon dominical. Le plus-que-présent c’est aussi cette conscience de fabriquer du présent pour le futur.

Prendre un café

Il y a deux expériences : le café solitaire et celui à plusieurs. Je parle de la seconde. Anticipation : trouver sa place autour de la table – à côté de qui, en face de quoi, le dos à quoi et les pieds, … Lâcher-prise : quoi choisir cette fois-ci, que tenter, « tu prends quoi ? » S’engager : ce dernier instant avant d’indiquer – café, demi, Perrier-rondelle, casa, … tenter des trucs, demander la liste des jus, … Conservation : conserver son choix et se préparer à la premier gorgée. Ensuite, les discussions se lancent et l’arrivée des boissons permet à celles-ci de se cristalliser dans le plus-que-présent – car les conversations de comptoir ne se subliment que dans l’instant.

Automne flamboyant

Flamboyante fin de vie des feuillages : après l’avoir nourrit de fruits sucrés cet été, les arbres embrasent le présent de lumière. Chaque saison émerveille le présent. L’hiver le glace et le contemple Le printemps le réchauffe et l’anime L’été le brûle et le nourrit L’automne l’embrase et le suspend