Cette exposition au Palais de Tokyo est une expérience du plus-que-présent où le temps et l’espace sont mis en scène avec poésie et engagement, à travers les tissages des araignées et la légèreté des ballons d’air.
L’espace est tissé par les araignées. Ces liens fins qui relient les points de l’espace dessinent des architectures fines et robustes et une impression de fragilité semble animer les spectateurs. A d’autres endroits, l’artiste tisse lui même des fils dans des espaces où l’on peut se glisser. L’espace devient ludique, apprivoisé.
> Les fils qui tissent l’espace sont infiniment plus petit que l’espace qu’ils délimitent. Observer le vide et s’y déplacer plutôt que de suivre les fils est une expérience du plus-que-présent.
L’espace est sonorisé par 5 fils de toile animés par les variations de chaleur des lampes et du public, filmé et transformé en son par un dispositif vidéo.
> Ecouter vibrer l’espace et révéler le temps.
Aux ballons d’air sont accrochés des stylos qui dessinent sur le sol des traces statistiques. Les traces de l’espace s’inscrivent dans le sol. Cela me rappelle l’expérience du désert où le sable inscrit le temps.
L’expérience du temps. Une salle raconte l’histoire d’un film de 163 000 années (durée de la lumière pour arriver de la galaxie d’Andromède).
> L’évocation de la durée nous projette dans l’espace.
Enfin, il y a l’Aerocène, ce projet communautaire où Tomàs Saraceno encourage les hommes à fabriquer des ballons pour expérimenter les airs. Une expérience collective du plus-que-présent.
Il est probable que pour s’émerveiller il ne faille pas observer les limites mais ce qu’elles délimitent. Au plus-que-présent c’est l’invisible (l’espace entre les fils et l’air qui porte le ballon) qui sublime le visible.