Maria Santarès – Impulsions

Impulsions retrace le parcours tumultueux de Maria Santarès, une artiste insaisissable, dont l’œuvre traduit une relation intense au temps et à l’expérience immédiate. Peinture et écriture s’y répondent dans un dialogue permanent, cherchant moins à raconter qu’à faire ressentir, à capter ce qui échappe avant même de pouvoir être nommé. Son art est une tentative constante d’ancrer le plus-que-présent, cette zone où le passé et le futur se frôlent sans jamais se figer.

L’instinct comme moteur de création
Dès ses débuts, Santarès peint comme on respire, avec une urgence viscérale. Ses premiers tableaux sont des éclats de matière, des formes en mouvement, des gestes bruts où l’instantanéité prime sur toute forme de composition rigide. Chaque toile est une trace vive, un fragment d’un présent insaisissable qu’elle tente de fixer avant qu’il ne disparaisse.

Une œuvre en tension, entre éclatement et concentration
Son parcours, marqué par l’excès et la violence, la pousse progressivement vers une autre forme d’expression : une épuration où chaque élément semble distillé à son essence. Si les premières œuvres explosent dans des tourments chromatiques, les suivantes se concentrent en aplats, en structures rigoureuses, en formes essentielles. Ce dépouillement ne traduit pas une perte, mais au contraire une intensification, une manière d’accueillir l’instant sans chercher à le contraindre.

L’art comme expérience immédiate
Les poèmes et tableaux de Santarès ne racontent pas une histoire linéaire, ils imposent une présence, un choc sensoriel. Ce ne sont pas des souvenirs figés mais des manifestations d’un temps en perpétuel renouvellement, un entre-deux où passé et futur s’effleurent sans jamais se fixer. Ses monochromes, loin d’être statiques, vibrent sous l’œil, donnant l’impression d’un espace où tout coexiste dans un plus-que-présent permanent, un territoire sensoriel qui défie la logique du temps.

Un dernier refuge dans la couleur pure
Dans les dernières années, alors que sa vie vacille, sa peinture atteint une densité où chaque teinte devient un territoire. Elle ne cherche plus à représenter mais à faire ressentir, à ouvrir des espaces où la perception se déploie librement. Ces œuvres ne sont pas des aboutissements, mais des points de bascule, des seuils d’où l’on peut entrevoir une autre manière de voir, de sentir, d’exister.

Avec Impulsions, Maria Santarès nous lègue une œuvre brute et fulgurante, où chaque trait, chaque absence, chaque nuance semble suspendue dans un équilibre fragile entre ce qui a été et ce qui advient.


En savoir plus sur Maria Santarès dans ce livre : Maria Santarès