Dans l’atelier du peintre, un accueil en habit nous ramène deux siècles en arrière . Ce samedi ensoleillé de juillet, avec un mariage bien habillé dans le jardin (brouhaha policé des gens qui ne se voient pas souvent, cri et bruits des enfants sur les graviers qui courent pour vaincre leur timidité), nous venons y fêter notre vingtième anniversaire de mariage.
Une promenade dans les bois est le thème du repas. Écrevisse et lierre terrestre à deux pas des étangs ; une nasse matinale réduite en jus et une brioche chaude du matin. Des girolles des bois subtilement amères. Saint-Pierre, coriandre, artichaut et supions ; une belle synthèse de garrigue me rappelle ce saint-pierre figue mémorable de l’Astrance. Un canard boisé et petits pois croquants : fraîcheur et profondeur du bois. Des fraises des bois pour finir. Des vins bien faits pour aller dans les bois : de la finesse mais peu de surprise.
Reconstitution. La force de la conservation s’est ici sublimée : l’atelier préservé d’un artiste lumineux, un mariage pour notre mariage, une cuisine de forêt à 3km de Paris, un service à l’ancienne. La nostalgie est un plus-que-présent subtile qu’il faut manier à la bonne distance pour vivre ce décalage spatio-temporel avec gourmandise.