Depuis le déconfinement, j’ai réalisé un ensemble de vidéos que l’on peut retrouver sur la chaîne youtube du plus-que-présent. Cette série de vidéo est une nouvelle expérimentation du plus-que-présent.
- Conservation : Prendre par soi même des images bien réelles – espace vécu.
- Anticipation : Saisir chaque plan comme un instant unique qui pourra s’inscrire dans un moment à venir – temps vécu.
- Engagement : Durant le montage, retoucher, choisir, couper, trier les plans – espace construit.
- Lâche-Prise : Poser les mots ou la musique – temps construit.
больше чем настоящее
L’histoire sublime le moment.
Comment est née cette idée de vidéo ? Par hasard. Assis dans une clairière, une belle mousse orangée sur une une souche grise. Je la prends en photo. Puis la filme de très près avec mon téléphone, pour me remémorer les vibrations de la lumière dans ce petit espace ; puis j’enchaîne avec des images microscopiques puis un travelling lent sur une chandelle perdue dans cette clairière puis des plans courts dans la forêt. Tout s’est passé très vite, et me voilà avec quelques plans bien présents – le son de la forêt, le souffle du vent, des endroits insolites et une expérience plus-que-présente.
Comment retranscrire ce moment plus-que-présent ? Sachant que le moment est une expérience mémorable. On y trouve des sensations et des émotions, des activités auxquelles participer et des images et représentations à se fabriquer. Un film de courte durée (un petit moment ~ 2 minute 30) ; des plans s’enchaînant et l’idée d’une trame vocale de sonorité slave sous la forme d’un conte laissant à chacun le soin de se fabriquer sa représentation et de vivre ainsi une expérience augmentée : celle du plus-que-présent. « Chaque moment appartient avant tout à celui qui le vit ».
más que presente
La superposition des moments engendre le rêve.
Je vois le matin un film « El Reino » dont le final est fantastique – je le filme avec mon téléphone. L’après-midi, une promenade qui se termine dans une clairière bien calme, avec ce souvenir du film, évoqué durant la ballade au long court. L’espace-temps se contracte, le cinéma n’est pas linéaire. Je superpose ces deux moments dans un nouveau moment : une sorte de rêve où les choses s’emmêlent. « Chaque nouveau moment est formé par d’autres moments. »
現在
Les moments se suivent – la contemplation.
Les herbes hautes, la contemplation de l’eau, les joncs, « Sueurs froides ». Saturation des image, musique enregistrée sur les images. Le temps qui passe, les nuages qui passent. Un moment de plus, sans plus.
L.p-q-p
Les moments conjugués.
Le matin, cette vidéo sur l’introduction des motifs de Nori et la poésie de cette topologie où les noms communs (anneau, carquois, objet, flèche, espace, catégorie, exacte et fidèle) et les noms magiques (graphe orienté, foncteurs, r-modules, vectoriels, abélien, homomorphisme). L’après-midi ces deux contemplations de la nature. Au plus-que-présent, la superposition de ces moments donne l’impression que l’un explique l’autre et vice-versa. L’un donne la grammaire, l’autre le vocabulaire. Les moments se conjuguent.
현재보다 더
L’engagement créé le moment.
J’ai souvent filmé les chemins, les routes, la marche. Ici, l’assemblage de ceux-ci avec cette musique – faite pour l’occasion – les lient formellement par leur parcours. Pas besoin d’histoire ici, pas besoin du texte, l’impression d’avancer, l’engagement créé le moment.
Ör
La musique, vecteur du plus-que-présent
La superposition et la contraction de l’espace et du temps se font par la musique qui tend le temps. La tension culturelle et émotionnelle de la musique peuvent révéler dans n’importe quel espace une expérience plus-que-présente.
океан
Les moments permanents.
Dernière vidéo de cette expérience. J’ai passé du temps à filmer et observer la tempête, à capter des textures, des images cycliques. Le temps qui se répète dans l’espace ; l’espace qui se répète dans le temps – flux et reflux. Un montage La mer comme une boucle spatio-temporelle. Puis ce nouveau filtre d’iMovie qui vient transformer tout le film d’un coup en un carnet de voyage : le cycle historique.
D’autres histoires …
Des histoires plus-que-présentes.
Dans ces différents films, je superpose un conte vocal sur des images capturées. Aucune de ces histoires n’a de sens explicite. Le résultat est la superposition de ces trois moments : la capture d’images, leur sélection et assemblage dans une forme rythmée et l’improvisation vocale (toujours en une seul prise) sur ces images. Raconter une histoire est une expérience du plus-que-présent.