Yvan TaroffSculptures planes explore la trajectoire fascinante d’Yvan Taroff, artiste insaisissable, à la croisée du Pop Art, de l’abstraction et d’une approche radicalement personnelle du paysage et de la matière. De son engagement politique en URSS à son exil aux États-Unis, puis à son installation à Fès, chaque étape de sa vie a nourri une œuvre où le visible et l’invisible s’entrelacent pour révéler une autre perception du monde.
Un regard sur l’espace vu d’en haut
Taroff commence par déconstruire la représentation traditionnelle du paysage. Inspiré par les cartes géographiques et les images aériennes, il peint des surfaces où les reliefs disparaissent pour ne laisser place qu’à des formes en tension. Ce qu’il propose n’est pas une simple vision de la terre, mais une manière de percevoir autrement le réel, dans un plus-que-présent où l’espace et le temps se confondent.
De New York à Fès : une évolution vers la matière
D’abord associé à la scène Pop Art new-yorkaise, il s’en détache rapidement, préférant une approche plus intérieure et moins spectaculaire. À Fès, il franchit un nouveau cap en développant ses Sculptures planes, œuvres où la pierre et l’argile deviennent des traces sensibles du temps qui passe. Il ne sculpte pas la matière, il la laisse parler, révélant dans ses reliefs une mémoire invisible, faite d’érosion, de lumière et de silence.
La peinture comme empreinte du monde
Les toiles de Taroff ne sont pas des représentations mais des cartographies de l’instant. Chaque nuance, chaque contraste, chaque texture suggère une temporalité mouvante, une inscription dans le flux du réel plutôt qu’une fixation d’un instant figé. Dans ses Clair/Obscur, il pousse cette idée à son paroxysme, jouant sur les contrastes pour évoquer ce qui oscille entre apparition et disparition.
Un dialogue avec l’invisible
Au fil des années, Taroff s’éloigne de toute école, de toute théorie, pour se concentrer sur l’essentiel : la relation entre l’homme et son environnement. Ses sculptures planes, loin d’être figées, semblent respirer, capturant ce qui se joue dans les intervalles, dans les interstices du visible. À travers elles, il atteint une forme d’épure où chaque relief devient une empreinte du temps, une invitation à percevoir au-delà du premier regard.
Avec Sculptures planes, Yvan Taroff nous lègue une œuvre qui ne cherche pas à imposer une vision, mais à ouvrir des chemins vers une perception plus large, où le passé et le futur se mêlent dans l’épaisseur du présent.
En savoir plus sur Yvan Taroff dans ce livre : Yvan Taroff